Lieu : École de danse Choré Âmes, 15A rue Réattu, 13009 Marseille
Tarif : 38 € — 33 € pour les élèves à jour de leur cotisation
Réservation : 06 15 77 19 93 info@lucieyoga.net
Quand on parle yoga, on visualise vite un corps en mouvement. Pour les mudras, c’est la même chose : on imagine des doigts joliment agencés façon “yogi concentré”. Mais les mudras, c’est bien plus que ça… et on va aller beaucoup plus loin.
Les postures (āsana) travaillent le corps et créent des chemins pour que l’énergie circule.
Le prāṇāyāma sculpte la respiration et, au passage, apaise la pensée.
Mudrās et bandhas, eux, plongent au cœur du système énergétique. Ce sont des gestes, des contractions, des points de fermeture ou d’activation situés dans des zones décisives : mains, périnée, ventre, gorge, langue, yeux… Des passages où l’énergie peut s’élever, se concentrer ou se disperser.
On les pratique souvent comme des “outils d’appoint” dans les postures ou la respiration, mais lorsqu’on les isole, ils deviennent de véritables pratiques complètes : ils intensifient l’énergie et affûtent la stabilité du mental. À l’inverse, ils demandent aussi une attitude juste : un engagement corporel, une respiration précise, une attention aiguisée.
Mudrā signifie geste ou sceau, bandha signifie contraction. Un geste ouvre, un autre verrouille, parfois les deux se combinent… C’est tout un art subtil, et on va s’y plonger ensemble.
On va explorer des mudras moins connus (et non, pas uniquement ceux des mains !), comprendre leur impact dans les postures, et revisiter les mudras manuels avec plus de conscience.
Nous voyagerons dans le système énergétique avec un focus particulier sur les chakras, pour sentir comment ces gestes deviennent des clés : clés d’ancrage, clés d’élévation, clés de recentrage. La séance se clôturera par un Yoga Nidra d’environ 20 à 30 minutes.
En janvier, tu prends littéralement ta vie en main… et tu en fais quelque chose de magnifique.
Les mudras sont l’une des pratiques les plus fascinantes et pourtant souvent méconnues du yoga. On les réduit volontiers à quelques positions de doigts vues sur des affiches ou dans des vidéos de méditation. Mais derrière ces “gestes symboliques” se cache une science énergétique extrêmement fine, issue de traditions millénaires et pensée pour transformer l’état intérieur avec précision.
Le mot mudrā signifie “sceau”, “geste” ou “empreinte”. Dans les textes traditionnels, les mudras apparaissent dans le Hatha Yoga Pradipika, la Gheranda Samhita et d’autres traités tantriques. Ils sont utilisés pour diriger la force vitale (prāṇa) et stabiliser le mental. Les yogis de l’Inde ancienne faisaient de ces gestes une véritable alchimie intérieure : une manière de réveiller ce qui dort, d’apaiser ce qui déborde, et de canaliser ce qui se disperse.
Les postures (āsana) et le prāṇāyāma agissent déjà profondément sur le corps énergétique. Les mudras, eux, vont encore plus loin : ils interviennent directement sur la structure subtile — les nadis, les chakras et les courants internes de prāṇa. On peut les voir comme des interrupteurs et des commutateurs du système énergétique : en les activant, on choisit consciemment où diriger la lumière intérieure.
Leur action est multiple. En fermant certaines portes du corps — bouche, yeux, gorge, périnée — on limite les “fuites” énergétiques. En activant la langue, la respiration ou les gestes des mains, on influence la montée ou la stabilisation de l’énergie. Certains mudras éveillent, d’autres recentrent, d’autres encore apaisent. Il ne s’agit pas d’un symbole extérieur, mais d’un geste intérieur qui agit comme une clé.
Sur le plan physiologique, certains mudras stimulent les nerfs, apaisent le système parasympathique ou améliorent la concentration. Sur le plan énergétique, ils harmonisent les nadis Ida et Pingala, activent Sushumna et préparent à la méditation profonde. Sur le plan mental, ils créent un effet de “scellage” : le mental cesse de vagabonder, l’énergie cesse de se disperser.
Leur origine est liée aux traditions tantriques et yogiques où le corps est perçu comme un temple traversé par des forces subtiles. Les mudras étaient des outils de transformation, pas des décorations spirituelles. Leur fonction : unir le corps, le souffle et l’esprit vers un unique point d’attention.
Pratiqués seuls, ils deviennent des rituels énergétiques. Intégrés aux postures, ils intensifient l’effet. Combinés à la respiration, ils deviennent de véritables amplificateurs de prāṇa.
En résumé, un mudra n’est jamais un simple geste : c’est une intention incarnée.
Un langage du corps qui parle directement à l’énergie.
Un sceau posé sur le mental pour ouvrir un passage intérieur.